La clé du bonheur
Sortir de sa zone de confort, le dépassement de soi, se libérer de son égo, et s’alléger le corps et l’esprit.
La nature nous aide en ce sens. La randonnée est devenue le nouveau pèlerinage, en quête de spiritualité ; de bien être ; d’idéal ; d’union avec la nature ; de dépouillement. Si vous êtes à la recherche de votre soi, la nature vous en donnera la réponse, C’est certain.
Quelques heures de randonnée vous aide à vous détendre, déconnecter du quotidien, apaise, et nous libère de vos tracas pendant quelques heures. Nous ne ressentons plus de désir compulsif. Le paraitre disparait comme par enchantement. On se retrouve face à soi-même. Et au fil des heures, votre corps ne fait plus qu’un avec la nature, jusqu’à l’expérience spirituelle.
Il y a quelques jours facebook m’a rappelée un de mes plus beaux souvenirs et intense expérience. C’était il y a déjà trois ans, une Amie me propose de l’accompagner dans l’ascension du Mont-Blanc ; Défi insensé, que je ne peux refuser, peut-être un peu naïvement, toujours prête à vivre intensément. Je suis sportive, mais sans plus, je fais confiance à mon mental.
Je n’ai que 6 semaines pour préparer ma condition physique. L’ascension se fera en octobre. Les infras structures seront toutes fermées (refuge, petit train), donc il faudra partir en toute autonomie : repas ultra calorique : réchaud ; sac de couchage, casserole, crampons ; piolet ; corde… il faudra marcher avec 15 kilos sur le dos. Ce qui ajoute encore de la difficulté.
Mon entourage certainement plus lucide est un peu inquiet, je ne me pose aucune question. J’y vais ! l’appel de la nature est plus fort, pouvoir gravir ce sommet mythique et apercevoir la terre au-dessus des nuages me fascine. Et confronter mon corps aux éléments me donne de l’adrénaline. Mon ego est encore là, de quoi suis-je réellement capable ? Des milliers de personnes de font chaque année pourquoi pas moi ? le besoin de se mesurer.
Qui a-t-il réellement là-haut ? sur ce beau manteau Blanc touchant le ciel.
Mon billet est pris, je dois rejoindre Aude à Lyon, elle doit venir me chercher en voiture à l’aéroport. Ce sont nos grandes retrouvailles, presque dix ans que nous ne nous sommes pas vues, mais c’est comme si nous nous étions quittées la veille. Nous refaisons le monde jusqu’à Saint Gervais, où nous devrons retrouve un petit chalet d’alpage que des amis m’ont prêté. Sur mes genoux un dessin avec des sapins et des poteaux de téléphérique pour repaires. Mais arriver au départ du téléphérique il nous est impossible de gravir la montagne avec notre voiture. Il est 19h la nuit commence sérieusement à tomber. Et monter à pied avec nos parquetages dans l’inconnue c’est un peu risqué. Nous décidons d’appeler notre guide qui habite dans un village voisin pour qu’il nous monte avec son 4X4. Il fait totalement nuit quand notre bienfaiteur fini par nous monter. Au bout d’un chemin de terre nous tombons sur un chalet, et trouvons la clé !
A petit matin, nous sortons de notre refuge pour y découvrir une magnifique vue sur notre objectif perché à 4807 mètres.
Pour moi, comme je n’ai encore jamais chaussé de crampons, je dois faire d’abord l’école de glace. Je pars donc avec Yves mon guide et rejoint un groupe pour monter au refuge Albert 1 er perché à 2700 mètres. Plus de 1000 mètres de dénivelé dans la journée… Après à peine une heure de marche, mes chaussures de loc me font atrocement males. Mon guide cavale comme un lapin et part devant me laissant totalement seule. Nous empruntons la route la plus courte mais aussi la plus raide. A 2400 mètres je ne me sens pas bien j’ai la nausée, ce doit être ça le mal des montagnes. Après 4 heures de marche je rejoins enfin le groupe, dans un décor de glace recouverte de neige fraiche vierge de toutes traces. L’instant est incroyable de féerie de pureté. Soulagée d’être enfin arrivée. Je chausse les crampons monte et descends de petits dénivelés. Descends dans une crevasse, manie le piolet…16h, il faut maintenant redescendre, avant la nuit, et demain c’est le grand jour ! La descente est interminable j’ai des ampoules aux deux pieds c’est insupportable. Je contact Aude pour qu’elle m’achète de nouvelles chaussettes et de quoi soigner mes blessures. Après 4 heures de descente douloureuse, nous repartons en voiture pour retrouver le chalet. Après quelques kilomètres je demande à Yves de s’arrêter pour vomir toutes mes tripes. L’ascension est pour demain, c’est chaud !
Nous préparons nos sacs, Aude est inquiète de mon état ainsi que de mes pieds… Nous verrons bien demain. Après un bon bandage, et un bon petit déjeuner je me sens prête, et rassure ma copine. La météo est bonne pour les 48 heures prochaines puis est annoncée une tempête… la fenêtre n’est pas large ! Nous n’avons pas le choix c’est maintenant ou jamais ! Nous partons en direction de la voie de chemin de fer départ à 1800 mètre. A peine partir le turbo de la voiture nous lâche ! C’est la cata ! Par chance nous trouvons un garage qui au bout d’une heure et demi nous répare la voiture. Nous repartons finalement à midi, nous avons pris du retard… Nous laissons la voiture sur le parking du petit train et commençons notre ascension à pied en suivant les rails. Un soleil nous inonde, il a neigé tout est blanc et sublime les reliefs. Le sommet est dans notre visu, il faut impérativement atteindre le refuge de « tête rousse » à 3100 m ce soir. Aude voudrait même atteindre le « refuge du Goûté (3800 m)», ce qui me semble bien trop optimiste. A 2800 mètres nous chaussons déjà nos crampons et nous nous encordons, les chamois nous salut. 17 h ! nous arrivons enfin au refuge un peu nauséeux et fatigués le cœur battant très vite et très fort, encore un symptôme de l’altitude. Nous arrivons à temps pour profiter du magnifique panoramique et du coucher de soleil, une impression de vivre un moment unique et fantastique. Perchée au-dessus des nuages. C’est à couper le souffle. Pourtant bien fatiguée, Je ne ferme pas l’œil de la nuit, s’en doute dû à encore à l’altitude. Nous ne repartons à 5 heures du matin ce qui me semble déjà bien trop tard… Nous décidons d’alléger nos sacs. Le jour n’est pas encore levé nous marchons dans 50 cm de poudreuse, et la température est anormalement douce, il fait 18 degrés. Encordés, nous progressons dans le couloir de la mort avec notre frontale, les pieds craquants sur la neige. Prenant soin de marcher dans les pas de notre guide. Nous prenons le chemin le plus cour par l’arrête, nous rangeons nos piolets et montons à la force des bras et des genoux. Deux heures trente d’escalade, Nous arrivons au refuge avec le lever du soleil et atteignons l’ancien refuge du Goûté à 7h30. Nous sommes à 3800 mètres la tempête est annoncer pour ce soir, il reste encore 4h d’ascension pour le sommet puis encore 8 heures de redescente, je sais que je ne pourrais malheureusement m’enchainer 14 heures de marche dans la journée. Je décide de laisser Aude tenté seul le sommet avec Yves, et préfère les attendre et profiter de cet instant de grâce devant ce panorama que je reverrais s’en doute plus jamais. Perchée au-dessus des nuages, touchant le ciel, percevant les courbes l’arrondis de la terre. Je ne me suis jamais senti aussi vivante qu’à cet instant qui n’appartient qu’à moi, une belle récompense après cet effort, je ne fais plus d’une avec la montagne. Cadeau sur ma route, qui ne serai pas aussi précieux si notre vie était éternelle. Je voudrais posséder capter cet instant pour toujours. Forcément la montagne gravis avec de l’engagement et douleurs, tout est amplifier et sublimé. Et nous prenons enfin conscience que nous faisons partis d’un TOUT, et que l’on peut y parvenir qu’en s’allégeant. Ses paysages ne peuvent qu’élever notre âme. Je suis envahi par l’émotion. Je n’ai besoin de rien d’autre. Dieu existe c’est une évidence pour moi, il est là tout prêt. J’ai envie d’embrasser ce paysage. Je suis remplie de plénitude et de gratitude, simplement la définition du bonheur. Une impression de vivre un instant unique, et d’appartenir pleinement à ce monde pour une courte vie.
Merci Aude, pour cette expérience partagée, que je n’oublierai jamais.